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La violence conjugale est considérée comme un processus au cours duquel, dans le cadre d’une relation de couple (mari, concubin, pacsé, petit-ami, ex-petit ami,…), un partenaire adopte à l’encontre de l’autre des comportements agressifs, violents et destructeurs. A de rares exceptions près, la violence est le fait des hommes.
Coups de poings, gifles, humiliations, séquestration, étranglements, brûlures, coups de couteau, fractures, sévices sexuels, sarcasmes, harcèlement, dénigrements, ordres contradictoires, éclats de voix, mépris, tortures, mutilations, menaces de mort, destruction de biens… Les violences conjugales sont, dans une relation privée ou privilégiée, des atteintes volontaires à l’intégrité de l’autre, une emprise, un conditionnement dont il est difficile de se dégager lorsqu’on en est la victime.
Les violences dans le couple peuvent prendre différentes formes : verbales, psychologiques, physiques, sexuelles, économiques, violences administratives, cyberharcèlement, …
La violence dans le couple a des conséquences durables, et multiples sur la santé des femmes
Elles sont physiques : blessées, massacrées, violées, brûlées, torturées, tuées, … Les femmes victimes de violences conjugales en gardent des séquelles invalidantes. Certaines de ces femmes en meurent.
Les femmes victimes de violences dans le couple présentent des plaies, ecchymoses, hématomes, brûlures, morsures, fracture, mais aussi des maladies cardio-vasculaires, diabète, etc…
Les pathologies gynécologiques et obstétricales sont aussi fréquentes chez les femmes victimes de violences.
Elles sont psychologiques.
Deux sentiments éprouvants accompagnent la réalité de la violence conjugale : la honte et la culpabilité.
Or une femme n’est jamais responsable des violences qu’elle subit.
Il apparaît que de nombreuses femmes victimes de violences conjugales souffrent :
Les conséquences psycho traumatiques présentées par les femmes victimes de violences s’apparentent à une pathologie de guerre.
Toute maladie risque d’être aggravée par les violences subies et de nombreuses femmes ne peuvent pas bénéficier d’un traitement médical continu et régulier en raison des obstacles mis par le conjoint violent.
Phase 1 : l’escalade.
Mise en place du système d’emprise. L’agresseur exerce des pressions psychologiques, contrôle, isole la victime. La victime se sent inquiète, tente d’améliorer le climat, fait attention à ses propres gestes et paroles.
Phase 2 : l’explosion
Épisode de violences (quelle que soit la forme). L’agresseur donne l’impression de perdre le contrôle de lui-même mais prend en fait le contrôle de la situation. La victime ne comprend pas et tente de calmer la situation
Phase 3 : le transfert
Minimisation de la violence. L’agresseur porte la responsabilité des violences sur sa partenaire. La victime se sent responsable de la situation.
Phase 4 : la lune de miel
Moyen utilisé par l’auteur pour reconquérir la victime. L’agresseur promet un changement. La victime lui donne une chance, lui apporte son aide, constate ses efforts, change ses propres habitudes.
Le cycle se répète, les violences deviennent de plus en plus fréquentes et de plus en plus brutales.
La femme victime est de plus en plus épuisée, dans la confusion, quant à l’analyse de sa situation et des responsabilités, dans le doute sur ses capacités à s’en sortir. Il faudra un événement déclencheur pour que la victime comprenne que son conjoint cherche à la détruire et que sa vie (et celle de ses enfants éventuellement) est en danger.
L’emprise peut expliquer la difficulté des femmes à se séparer d’un homme violent.
Il ressort que les femmes victimes de violences conjugales partent et reviennent en moyenne sept fois avant la séparation définitive.
Tous les deux à trois jours, une femme décède sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint.
L’étude des morts violentes au sein du couple est assez récente. En 2006, une première étude a déjà été menée à ce sujet. Il ressortait que 137 femmes, 29 hommes et 11 enfants avaient été tués durant cette année. Sur les 29 hommes tués en 2006, 15 étaient auteurs de violences. Six ans plus tard, en 2012, 166 femmes, 31 hommes et 25 enfants sont assassinés.
En 2018, une nouvelle étude est menée. Elle met en lumière que 121 femmes, 28 hommes et 21 enfants ont été tués au cours de cette année. Sur les 28 hommes tués en 2018, 15 étaient auteurs de violences.
En 2019, 150 femmes ont été tuées par leur conjoint. Ces féminicides, ont souvent lieu au moment de la séparation, ou peu après. En 2021, 122 femmes et 12 enfants ont été tués dans un contexte de violence conjugale.
Le terme féminicide, désigne le meurtre d’une femme parce qu’elle est une femme., ce terme ne figure pas encore dans le Code Pénal.