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Service Mutualisé de Suite

Le Service Mutualisé de Suite a été créé en 2006. Ce service s’appuie sur un partenariat entre trois établissements qui souhaitent venir en aide aux enfants et aux femmes victimes de violences conjugales :

• ACOLEA, une structure spécialisée dans l’accueil et la prise en charge d’enfants et d’adolescents ;
• LAHSo, une association au service de l’innovation sociale et de l’inclusion sociale ;
• VIFFIL-SOS Femmes, notre association qui accompagne et soutient les enfants et femmes victimes de violences.

VIFFIL-SOS Femmes a, par ailleurs, été désignée comme organisme gestionnaire du Service Mutualisé de Suite.

Le Service Mutualisé de Suite, qu’est-ce que c’est ? Il s’agit en fait d’un relais à la sortie des centres d’hébergement. Ce service offre aux familles qui accèdent à un logement autonome la possibilité d’être accompagnées dans leur nouvel environnement.

Le dispositif mis en place par les 3 associations a pour objectif d’étayer et de sécuriser le parcours des personnes hébergées dans un temps de transition. Ce temps de transition peut, dans certains cas, être essentiel. Il apparaît en effet que les violences conjugales sont cycliques. Sortir durablement des violences suppose alors de prévenir le risque de répétition via un accompagnement. L’association VIFFIL travaille avec différents partenaires pour que la séparation avec la violence soit définitive.

Une mise en sécurité en urgence

Malgré la tourmente destructrice liée aux violences dans le couple, l’association VIFFIL intervient pour sauvegarder les femmes et les enfants qui le peuvent encore.

En 2011, l’association VIFFIL SOS Femmes a évalué la situation des femmes victimes de violences conjugales. Cette évaluation fait suite à la signature d’un protocole avec la direction départementale de la cohésion sociale. L’évaluation effectuée par notre association avait pour objectif de connaître la dangerosité de la situation des femmes victimes de violences et de les mettre à l’abri à l’hôtel. En dehors des heures de bureau, la mise en sécurité passait par le 115.

La situation dramatique des femmes victimes de violences conjugales nécessitait véritablement une réponse plus adaptée que celle proposée en 2011. Ainsi, l’association VIFFIL a proposé, en 2017, la mise en place d’un dispositif d’astreinte et d’hébergement en urgence des femmes victimes de violences conjugales. Cet accueil se faisant en Centre d’Hébergement Collectif.

En juillet 2018, ce dispositif expérimental et novateur a été mis en place. Il s’agit du “Dispositif d’astreinte et d’hébergement en urgence pour la mise en sécurité des femmes victimes de violences conjugales”. Afin de pouvoir instaurer ce dispositif, un protocole d’accord départemental a été signé initialement avec :

• la DRDJSCS du Rhône (Direction Régionale Départementale de la Jeunesse et de la Cohésion Sociale) ;
• la police ;
• la gendarmerie.

Il est important de souligner que ce dispositif d’astreinte et d’hébergement pour lequel VIFFIL a œuvré est unique et n’a pas d’équivalent en France.

La plateforme d’astreinte et de mise en sécurité en urgence

365 jours par an et 24 heures sur 24, soit toute l’année et tous les jours, l’équipe éducative de VIFFIL assure une astreinte téléphonique. Cette astreinte est en lien avec les services de Police et de Gendarmerie du Rhône. Suite à une évaluation de danger grave et imminent, les femmes victimes de violence, qu’elles aient des enfants ou non, peuvent être mises en sécurité dans un lieu protégé.

Processus et organisation de la mise en sécurité en urgence

Concrètement, la plateforme d’astreinte et de mise en sécurité en urgence se traduit par la mise en place d’un numéro téléphonique 24h/24 et 365 jours par an avec la possibilité de mettre la femme et ses enfants en sécurité. La mise en sécurité a lieu dans un centre d’hébergement, avec du personnel éducatif présent à toute heure de la journée et de la nuit. En termes de processus, le professionnel d’astreinte de VIFFIL est contacté par un officier de Police ou de Gendarmerie. Il évalue la situation de dangerosité dans laquelle se trouve la femme victime de violences conjugales. Cette évaluation en urgence prend en compte :

• l’environnement de la femme victime de violences ;
• ses ressources personnelles ;
• les antécédents de violences ;
• la réitération des passages à l’acte ;
• le passé pénal du conjoint, …

Il est important de préciser que le dépôt de plainte n’est pas une exigence pour valider la mise en sécurité. Notons que seules 16% des femmes victimes de violences conjugales portent plainte.

L’évaluation de la situation s’appuie également sur l’expertise des professionnels de l’association. À savoir que ceux-ci accueillent et accompagnent des femmes victimes de violences, et leurs enfants, au quotidien.

L’astreinte, l’évaluation et l’accompagnement sont assurés par les travailleurs sociaux de l’association VIFFIL SOS Femmes. Ils ont l’habitude de mener ce type d’évaluation.

Lorsque la situation l’exige, au regard des éléments de danger objectivés par l’évaluation, la mise en sécurité d’urgence est organisée. Dans ce cas, la femme est orientée, et éventuellement accompagnée par la police, vers un lieu d’accueil d’urgence sécurisé et sécurisant (CHRS). La femme et, le cas échéant, ses enfants, sont accueillis par un professionnel, surveillant de nuit ou travailleur social. Dès le lendemain, ou dans les 48 heures qui suivent, la mise en sécurité est confirmée ou infirmée selon un entretien en présentiel.

L’accueil des femmes victimes de violence avec le dispositif de mise en sécurité en urgence

Dans le cadre du dispositif de mise en sécurité, les femmes victimes de violences peuvent être accueillies 24 heures sur 24. L’accueil se fait par une équipe de professionnels de l’un des trois centres d’hébergement collectif. Ces centres sont :

• Acolea ;
• Lahso ;
• la Fondation AJ.

Les centres d’hébergement collectif mettent à disposition des femmes victimes de violences quatre chambres en CHRS. Les femmes, et leurs enfants si elles en ont, sont logés pour une durée maximale de 5 nuits. Ce logement a lieu dans un appartement équipé, avec mise à disposition des produits de première nécessité. À la suite de ces nuitées, si aucune solution d’hébergement n’a été trouvée, elles seront accueillies à l’hôtel.

Il peut arriver qu’une femme ne relève pas du dispositif pour différentes raisons, en particulier

• sa situation ne présente pas un danger imminent ;
• elle dispose d’autres solutions pour sa protection.

Dans ce cas, les coordonnées des associations spécialisées sur la question des violences conjugales lui sont communiquées. Elle pourra prendre contact avec notre association et pourra alors bénéficier d’un accompagnement social et/ou juridique si elle le souhaite.